LA CULTURE DE RESULTAT DANS LE SECTEUR PUBLIC

Jeams Olla*

La mondialisation est effectivement en marche. Il ne se passe plus un jour sans noter la progression, y compris dans la sphère publique, voire politique, de la culture de résultat, de la culture de la performance.

Les entreprises privées doivent délivrer les résultats. Les actionnaires, les clients sont de plus en plus exigeants, et la compétition est âpre. Il faut délivrer vite et bien.

Cette exigence de résultats est présente partout et les clients, notamment, ne sont pas différents lorsqu’ils prennent leurs casquettes de citoyens électeurs, pour exiger des résultats à leurs gouvernants. Les citoyens ne laissent plus beaucoup de temps aux Hommes politiques pour réaliser ce qu'Ils ont promis pendant les élections. Il faut faire vite.Les états de grâce sont de plus en plus courts !

Aussi, voit-on maintenant des équipes gouvernementales formées au management, des ministres à qui l’on fixe des objectifs de performance. Il n’est plus rare d'entendre des hauts dirigeants politiques , affirmer que la durée de vie d’un gouvernement sera désormais fonction de sa capacité à délivrer des résultats, y compris sous les tropiques. Résultats, résultats. C'est la tendance et elle ne s'inversera plus, inutile de résister il faut s'y préparer c'est tout.

Mais pour que l’arbitraire ne règne pas, Il faut mettre en place des outils de gestion pour accompagner ce mouvement salutaire dans la sphère publique. En effet, délivrer un résultat suppose qu’un objectif ait été clairement défini et qu’une stratégie ait été conçue et des indicateurs de performance identifiés. En pratique, il s’agira, dans chaque secteur de la vie publique, de définir en termes d’objectifs quelles sont les attentes des populations et de répondre à celles-ci. Le succès sera mesuré en fonction de la satisfaction ou non des attentes des administrés.

En d’autres termes, Qu’est-ce que le citoyen attend du ministère de la fonction publique et quels indicateurs de performance peut-on donner à un ministre et à son administration dans ce secteur ?

Qu’est-ce que le citoyen attend du ministère des travaux publics et quels indicateurs de performance peut-on donner à un ministre et à son administration dans ce secteur ?

Qu’est-ce que le citoyen attend du ministère de la justice et quels indicateurs de performance peut-on donner à un ministre et à son administration dans ce secteur?

Qu’est-ce que le citoyen attend du ministère du travail et quels indicateurs de performance peut-on donner à un ministre et à son administration dans ce secteur?

Etc.

La performance, dans un tel contexte, serait aussi pour l’administration d’utiliser au mieux les ressources financières du secteur public. Dans ce sens, il faudrait opérer un changement, au plan budgétaire, pour passer d’une culture de moyen à une culture du résultat en assurant l’efficacité de la dépense. Il s'agira désormais de dépenser mieux.

Quant à la gestion des ressources humaines, Il faudrait passer d’une logique de la hiérarchie, du chef, à une logique de management et de coaching d’où la nécessité de changer le profil dans le recrutement dans la fonction publique notamment dans la fonction publique dirigeante.

Il faudrait recruter de plus en plus de vrais leaders et des managers rompus à la planification, capables de mener des changements et qui sont attentifs aux besoins de leurs collaborateurs. Pourquoi ne pas aussi envisager un système où les personnels notamment les hauts dirigeants de la fonction publique auraient un contrat d’un certain nombre d’années limité avec une rémunération alignée sur celle du privé ?

Les outils et les techniques utilisés dans le secteur privé relatifs à la gestion de la performance, peuvent être, après adaptation au contexte, d’une grande utilité pour permettre aux ministres, par exemple, de s’appuyer sur une fonction publique efficace et de délivrer les résultats qu’on attend d’eux

*Directeur associé IADL